Enfin la respiration de la mer

On ouvre la page sur le premier poème dédié à Nicolas de Staël.

On lit : « C’est avec ce silence pourtant qu’il trace ce sillon ».

Tout commence.

On vient de pénétrer sur un territoire d’écriture, sur la terre d’un langage exigeant tout du chemin qu’il parcourt, malgré le brouillard et la solitude, malgré le doute et la pesanteur, malgré le mutisme et les déchirures du présent.

On se sent investi par l’écho d’une voix, par la rumeur d’un temps où les mots n’affleurent la terre que pour y prendre racine dans le silence. Y demeurer. Y filtrer patiemment chaque instant.

On franchit le seuil d’un séjour, où vient se consumer la mémoire d’une absence, même si l’avenir palpite à deux pas, entre deux étreintes. Entre deux éternités.

On s’avance sur un chemin d’encre.

On est au cœur d’une poésie du dedans dont « les mots restent verts sous la neige » quel que soit le parcours. Quel que soit le partage.

Préface de Jean-Pierre Spilmont, écrivain auteur de romans, poésie, théâtre.

D’après sa toile, "Les Mouettes", peinte peu avant son suicide.